Plus d’un mois après le pontage, le chantier de l’IMOCA 60 Charal se poursuit à Port-la-Forêt, avec les phases essentielles que sont la pose de l’accastillage, des systèmes et de tout le réseau électrique, et la peinture. Très présent lors de cette période importante du chantier, Jérémie Beyou continue parallèlement à se préparer physiquement en vue des premières navigations prévues fin août.
« Ça fourmille de partout ! » Alors que la mise à l’eau de l’IMOCA 60 Charal approche à grands pas, Jérémie Beyou évoque ainsi l’effervescence qui règne actuellement, tant au chantier CDK Technologies à Port-la-Forêt, où se trouve le bateau, que dans les locaux du Charal Sailing Team, à Lorient. Ponté fin mai, le plan VPLP, premier IMOCA 60 de nouvelle génération construit, est l’objet de la plus grande attention de l’équipe technique dirigée par Pierre-François Dargnies. Celle-ci a en effet débuté le montage de l’accastillage, – d’abord à blanc pour s’assurer que tout l’ensemble soit en conformité -, puis également la pose de tout le réseau électrique, du câblage, des systèmes hydrauliques et mécaniques, la phase de peinture démarrait en parallèle.
Pour Pierre-François Dargnies, il s’agit de coordonner, à l’heure près, l’ensemble des intervenants pour le confort de travail de tous. Pour Jérémie Beyou, cette phase nécessite une présence active, l’objectif pour le marin étant de véritablement s’imprégner des nombreux éléments du bateau, mais également d’en mettre certains à son exacte mesure, comme la barre : « Je suis très impliqué sur cette période du chantier, notamment pour tout ce qui est accastillage, parce que j’aime bien visualiser les pièces : elles arrivent démontées, c’est intéressant et important pour moi de voir comment on les monte, ça peut me servir en cas de réparation à effectuer en mer. Même chose pour le mât : j’aime voir comment tout est attaché, j’ai aussi des recommandations particulières à faire dans ce domaine au regard de mon expérience ».
Le mât fait partie des nombreuses pièces du bateau (foil bâbord, safrans, quille, bôme, voiles) à avoir été réceptionnées ces dernières semaines, ce qui permet à l’équipe technique d’y travailler bien en amont de la mise à l’eau (montage des haubans, passage des drisses et des gaines). « L’avantage de démarrer un projet de bonne heure, c’est que tu peux commander les pièces le plus tôt possible pour les réceptionner rapidement, ce qui te permet d’avoir du temps pour les mettre à ta main », se réjouit le skipper de Charal. C’est également le cas de la quille qui vient d’être « bulbée », c’est-à-dire que le voile standard et le bulbe ont été assemblés, un travail qui demande aussi une grande minutie, vu l’enjeu que représente cet élément stabilisateur du bateau.
Chaque jour qui passe permet d’avancer dans la finalisation du vaste et complexe puzzle qu’est l’IMOCA Charal, dont la mise à l’eau, prévue mi-août, est forcément très attendue par Jérémie Beyou, qui, de son côté, se concentre sur sa préparation physique.
« Même si je suis très présent au bureau et au chantier, il faut aussi que je prenne un peu de recul, parce qu’une fois le bateau à l’eau, ce sera à moi de jouer. C’est important que je garde mon énergie, parce que nous aurons peu de temps pour préparer la Route du Rhum – Destination Guadeloupe ». Environ deux mois…
Crédits photos :
© Yvan Zedda / ALeA / Charal
© Jean-Marie Liot / ALeA / Charal