A huit mois du départ du Vendée Globe, Jérémie Beyou, dont l’Imoca Charal sera remis à l’eau début avril, est entré dans le vif du sujet de sa préparation personnelle, avec une reprise progressive de l’entraînement physique et un travail mental, entrepris depuis le début de l’année avec une psychologue du sport. Sans oublier de passer du temps au chantier pour connaître son bateau de A à Z.
Cette préparation sera racontée en 3 épisodes.
Une préparation sportive de haut niveau
Un Vendée Globe se prépare pendant des mois, avec un programme complet pour un sportif de haut niveau. Ainsi, après deux mois au cours desquels il a « régénéré le corps et l’esprit », Jérémie Beyou a repris le chemin de la salle début février à Lorient avec le préparateur qui le suit depuis plusieurs années, Stéphane Eliot. Dans un premier temps, le skipper de Charal s’est concentré sur un travail foncier, à savoir des séances de vélo sur un home trainer, avec un objectif de 1200 kilomètres à parcourir en un mois et demi ! Il a ensuite entamé des séances de gainage et de proprioception, ce n’est que dans un troisième temps, qu’il passera aux exercices plus intensifs, les séances de crossfit. L’objectif de cette préparation physique ? « C’est avant tout d’avoir suffisamment de « caisse » et de condition physique pour ne pas me faire mal sur le Vendée Globe, et notamment éviter les blessures musculaires, c’est vraiment la priorité. Après, comme nos bateaux sont toujours plus puissants, il faut soi-même être puissant pour être capable de faire toutes les manœuvres à bord », explique Jérémie.
Préparer le corps est primordial, mais pour le troisième du dernier Vendée Globe, il est tout aussi important de se concentrer sur la tête. « La préparation d’un Vendée Globe demande un engagement tellement colossal que tu peux vite te perdre, donc pour rester le plus serein possible, dans toutes les conditions, il est bon de se préparer en amont et se faire accompagner », explique le marin. Qui, en vue du Vendée Globe 2020, a fait appel depuis le début de l’année aux services de Myriam Salmi, une psychologue qui travaille avec de nombreux athlètes, notamment le double champion olympique de judo, Teddy Riner. « Ce qui m’a intéressé, c’est cette expérience avec les sportifs de haut niveau. Du coup, l’échange que nous avons est souvent basé sur des exemples qu’elle a vécus avec eux ; et forcément, pour le passionné de sport que je suis, ça me parle. »
Les mains dans la colle
Si Jérémie prend donc soin de lui pendant sa préparation, il n’en oublie pas son bateau, passant du temps au chantier pour connaître parfaitement tous les systèmes et pièces de l’Imoca Charal. « Quand on réceptionne certaines pièces et que les gars à l’atelier les remontent, je suis souvent là pour bien comprendre comment elles fonctionnent et être capable de réparer en mer en cas d’avarie. C’est pareil pour les voiles, je travaille en amont les méthodes de réparation si certaines venaient à se déchirer pendant le Vendée Globe ». Mais pour le marin, la meilleure préparation dans ce domaine, « c’est de faire des pièces et systèmes qui ne cassent pas. Ce qui signifie bien les choisir, se poser la question de savoir si elles vont tenir tout un Vendée Globe, échanger avec le fournisseur… C’est vraiment crucial. »
Retrouvez le premier épisode sur la préparation physique le 27 mars.