Le passage de la dorsale depuis lundi a considérablement ralenti la flotte. Partisan d’une route très Ouest, le skipper de Charal navigue à vue avec Charlie Dalin (APIVIA) et Thomas Ruyant (LinkedOut). À 7 heures ce mercredi matin, alors qu’il progresse à la latitude de l’Irlande, il pointait à la 5e place, la 2e dans le groupe de l’Ouest.
Après avoir pris un départ canon et profité des sensations uniques de son foiler, Jérémie Beyou a connu comme le reste de la flotte un sacré ralentissement. La faute à une dorsale, une longue zone de vent bien plus faible capable de mettre les nerfs à vif. Mais le skipper avait anticipé et déterminé avec son équipe « le point d’entrée » dans cette dorsale.
« Au petit bonheur la chance »
Lundi, il expliquait batailler afin « d’en sortir perpendiculairement à son axe ». Mais il savait déjà la complexité à laquelle il faisait face. « Ce n’est pas facile de savoir comment le vent va tourner, soulignait-il. Dans la molle, c’est au petit bonheur la chance ». Dans sa progression, Jérémie peut néanmoins compter sur « des repères » avec ses concurrents à vue, Charlie Dalin (APIVIA) et Thomas Ruyant (LinkedOut). Les trois skippers progressent ensemble. « Avec Jérémie et Thomas, on s’est pas mal décalé à l’Ouest », soulignait ainsi Charlie Dalin ce mardi midi.
Le skipper de Charal a profité de cette accalmie pour faire « deux-trois bricoles de matelotage » et réparer « des câbles électroniques qui s’étaient débranchés dans la phase un peu furieuse du début de course ». À force d’abnégation, il a pu s’échapper de cette fameuse dorsale ce mardi après-midi et les conditions de vent (17 nœuds à 17 heures) lui ont permis de retrouver une belle vitesse de croisière (22 nœuds). Au classement, Jérémie a repris sa place dans le ‘top 10’ à partir de 17 heures. Jérémie pointait à la 5e place ce mercredi matin – et la 2e du groupe de l’Ouest – alors qu’il progresse à la latitude de l’Irlande.
Seulement 30% du parcours effectué
Si le Finistérien est comme toujours extrêmement concentré sur sa progression, il garde un œil avisé sur le reste de la flotte. Il est le premier, dès lundi, à avoir évoqué la possibilité que le groupe de l’Est, composé de bateaux à dérive, pouvait « quitter la dorsale » le premier.
Un scénario qui s’est donc vérifié toute la journée de mardi avant que les foilers, dont Jérémie, reprennent peu à peu leurs places en haut de tableau.
Après une 3e nuit en mer où les conditions sont restées plutôt soutenues, un nouveau passage de front est désormais à franchir. La suite, ce sera ce flux de Sud, Sud-Ouest à près de 25 nœuds qu’il faudra chercher pour poursuivre sa progression. La course ne fait que commencer et Jérémie le sait : seulement 30% du parcours a déjà été effectué depuis le départ.