Premières navigations sur une mer plate puis cette semaine dans des conditions plus tumultueuses : quinze jours après la mise à l’eau du premier IMOCA de nouvelle génération, Jérémie Beyou et Charal s’activent à la prise en main du bateau et aux vérifications techniques. Mais une chose est sure : Avec les capacités hors normes de ce nouveau Charal, le plaisir n’est jamais loin.
Ce sont des instantanées de vie qui marquent les esprits. À l’issue de chaque navigation avec Charal 2, les sourires sont nombreux à bord. Depuis la mise à l’eau du monocoque, le 11 juillet dernier, « le rythme s’est forcément accéléré », souligne Jérémie Beyou. « On est à fond parce qu’on découvre le bateau, ses réactions, les sensations qu’il provoque. Personne dans l’équipe n’a envie de faire autre chose que de naviguer. »
Jeudi dernier, c’était le jour de la grande première. Les faibles conditions de vent ont permis d’aborder ce rendez-vous avec sérénité. « Sur mer plate, on perçoit davantage les bruits de l’IMOCA et ça permet d’être plus réactif si on rencontre un problème »,explique le skipper. Au programme : « de nombreux tests à faire, sur les ballasts, la grand-voile, les foils, les systèmes… » puis, le vent s’est fait un peu plus fort. Le monocoque a alors accéléré durant un long bord au portant. « Ça rendait bien à bord, c’était sympa de voir qu’on pouvait être déjà assez rapide ».
Cette semaine, place à des conditions automnales avec une vingtaine de nœuds et une mer un peu plus formée. Là encore toute une série de vérifications est réalisée. Progressivement, le stress est moins présent à bord et laisse la place à une forme d’excitation. Charal 2 progresse entre 25 et 30 nœuds. Surtout, « il se comporte bien, il n’y a pas de problème technique majeur. On a tiré un peu dessus, c’était vraiment chouette ». À l’unisson de l’ensemble du team, Jérémie savoure : « c’est très agréable de voir le bateau donner ce qu’on a imaginé depuis des mois ».
Des navigations pleines de motivations aux côtés de Franck Cammas
Depuis les premières esquisses du projet, justement, Charal peut compter sur le soutien et la présence de Franck Cammas. Le skipper de renom avait intégré la cellule design et participe également à l’actuel mise au point au large. « Il a su se fondre dans notre environnement, comprendre nos enjeux, nos contraintes et notre mode de fonctionnement », détaille Jérémie. « Grâce à son expérience, son œil d’expert, ses conseils avisés et son exemplarité dans la façon dont il s’investit à nos côtés, Franck est un maillon essentiel depuis le début du projet. »
« Je suis ravi de participer à ce projet depuis deux ans », explique Franck. « C’est toujours une chance de faire partie de la conception et de la construction d’un bateau neuf. Ce qui a été particulièrement intéressant et stimulant, c’est le fait que Charal, Jérémie et toute l’équipe ont eu la liberté de partir d’une feuille blanche et de s’autoriser à faire autant preuve d’audace et d’innovation. »
Vainqueur de la Route du Rhum, de la Volvo Ocean Race et de la Transat Jacques Vabre (4 fois), le nouveau co-skipper et skipper remplaçant de Charal 2 participe à la plupart des navigations. Et celles-ci vont se poursuivre tout au long de ces prochaines semaines. « Le planning est établi d’une semaine à l’autre et on essaie de sortir deux à trois fois par semaine », détaille Jérémie. « À partir de début août, on va commencer à cibler nos séances de travail sur des aspects précis et effectuer les premières nuits à bord ». Surtout, l’enthousiasme a pris le dessus. « Une fois que les premières heures sont passés en mer, que les vérifications ont été effectuées, que la résistance du bateau a été éprouvée, c’est un bonheur absolu », assure le marin. Et de conclure : « ça renforce la motivation et ça donne tout son sens à l’investissement de toute l’équipe ces derniers mois ».