Route du Rhum : la bataille redouble d’intensité
Les skippers IMOCA poursuivent leur traversée de l’Atlantique et la lutte pour les places d’honneur est particulièrement intense. Jérémie Beyou, qui conserve sa 3e place, reconnaît que rien n’est évident, d’autant que « le vent n’est vraiment pas simple à lire ». Explications.
Il s’agit d’un affrontement de tous les instants, d’un combat où la lucidité ne doit jamais faillir et la fatigue n’a pas lieu d’être. Au cœur de l’Atlantique, après huit jours en mer, la bataille en tête de course chez les IMOCA est toujours aussi intense. Dans un rayon d’une centaine de milles, ils sont sept skippers à s’épier et à tenter de tirer le meilleur de leurs monocoques.
« On y va un peu en tâtonnant »
Jérémie Beyou, toujours 3e, fait partie de ceux-là depuis le départ. Fidèle à son abnégation et à sa capacité à tout donner, le skipper de Charal 2 s’emploie sans ménagement pour tenir le coup et grappiller des milles à ses adversaires. Hier, plusieurs zones de vent faible localisées ont eu le don de jouer avec ses nerfs. « Je n’arrive pas à attraper le bon vent, c’est un peu compliqué », soulignait-il mercredi matin.
Situé plus au Nord que le leader, Charlie Dalin (APIVIA), Jérémie a vu Thomas Ruyant (Linkedout) le dépasser légèrement par l’Ouest. « Thomas progressait à 13 nœuds, moi à 10 nœuds, constatait-il. Ce n’est pas facile de se positionner et de petits décalages peuvent faire la différence. Ça se joue à pas grand-chose et on a vite fait de perdre ou de gagner une place. Là, j’en ai perdu une ».
« La route est encore longue »
Ce constat, le skipper de Charal 2 le faisait également ce jeudi matin. « Le vent n’est vraiment pas simple à lire et il y a de gros écarts d’angles et de vitesse ». Il évoque des pointes à 20 nœuds, puis des zones de molle. « On a l’impression de faire tous les bords à l’envers ». Plus que jamais, la concentration est décisive. « Il faut rester en permanence à l’écoute du bateau et faire du mieux possible. On y va un peu en tâtonnant. »
La mission du moment, c’et le contournement du fameux anticyclone des Açores et ce n’est pas fini. Durant au moins 24 heures, il va falloir s’employer à tirer des bords pour passer cette barrière au cœur de l’Atlantique. « Il y a encore pas mal d’empannages à faire et la route est encore longue », conclut Jérémie Beyou. Ce jeudi matin, à 7 heures, le skipper de Charal 2 était plus que jamais dans le match. Il pointait à la 3e place, à 50 milles du leader, Charlie Dalin (APIVIA) et à une trentaine de milles de Thomas Ruyant (LunkedOut).