Le skipper de Charal n’a pas démérité depuis le début de course. Présent dans le ‘top 5 ‘ sans discontinuer depuis lundi, il pointe à la 3e place, à 25 milles du leader au pointage de 7 heures ce jeudi. Surtout, Jérémie a résisté aux vents violents du cap Finisterre et à la guerre des nerfs jusqu’à Madère. Il raconte ces 48 dernières heures de course.
Dans les interviews, Jérémie parle peu mais ses mots disent tout. Hier soir, il l’a démontré à nouveau. « C’est un début de course vraiment intense, il n’y a pas beaucoup de temps mort », confiait-il. Après la difficulté du cap Finisterre, ses 30 nœuds de vent de moyenne et ses rafales à 40 nœuds, le skipper de Charal n’a pas vraiment eu de répit. « Il y a du vent très instable » expliquait-il en effet alors que la tête de flotte a longé les côtes portugaises avant de mettre le cap vers l’île de Madère.
Dépasser Madère sans perdre de la vitesse
« Là, à une centaine de milles de l’île, ça s’est compliqué à nouveau », raconte Jérémie. En cause ? « Beaucoup de masse nuageuse » autour de l’île et la difficulté de trouver une échappatoire pour filer vers le Sud. « La situation est complexe, décrypte le marin. On doit composer avec une dépression qui laisse peu de place ». Jérémie a décidé de la dépasser par l’Ouest, tout en conservant le rythme et sa place dans le « top 5 ».
« En permanence, il faut trouver le bon compromis, résume Jérémie qui sait l’importance de se ménager tant la course sera longue. « J’essaie d’en garder sous le pied, d’anticiper mes changements de voile au maximum ». Et le skipper de Charal de conclure : « je fais tout pour faire attention au bateau et être vigilant au maximum ». La course n’en finit plus de redoubler d’intensité et ça ne fait que commencer.