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26 Déc

Vendée Globe – Jérémie Beyou : « Noël, un moment réconfortant »

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Le skipper de Charal a été particulièrement touché par les petites attentions de sa famille, de ses proches et des membres de son équipe pour Noël. L’esprit de fête met un peu de baume au cœur au fil de sa progression dans l’océan Pacifique dans des conditions toujours aussi toniques. Alors qu’il se rapproche du cap Horn, Jérémie sait qu’il va devoir affronter une dépression particulièrement conséquente qui lui barre la route. Mais le marin tient bon, lui qui pointe ce jeudi matin à 9 heures à la 5e place, à 210 milles du 4e. Dernières confidences.

La situation générale. « Depuis le début du Pacifique, la mer est très formée et très courte. L’état de la mer ne nous permet pas d’aller vite, ni d’avoir des trajectoires à 100%. Ça ne facilite pas la progression d’autant que le vent est très instable, il y a des grains. J’ai aussi une zone de vent faible qui traîne devant : c’est une nouvelle barrière météo qui m’oblige à contourner par le nord même si le phénomène est en train de s’estomper. »

La situation à bord. « Avec les conditions, ça remue, ça secoue mais on commence à s’habituer. Il y a encore quelques petits soucis mais je tente de les résoudre un par un. J’essaie de faire attention à chaque manœuvre, chaque empannage, chaque prise de ris pour ne pas abîmer la grand-voile, le chariot, les lattes… Dans le Sud, la vigilance est permanente, encore plus quand tu traverses des grains. J’avoue que j’ai hâte de passer le cap Horn, finir cette séquence et voir d’autres conditions, enfin plus maniables. »

L’état d’esprit du moment. « En tant que compétiteur, ce n’est pas évident de subir, de voir que les enchaînements météos ne te sont pas favorables. Dans de telles circonstances, la dimension « plaisir » est dure à trouver. Après, tu es toujours touché par ce que tu vois, par ce que la nature nous offre, par les paysages fabuleux qu’on traverse. Les petits bonheurs, j’essaie de les chercher ailleurs, en m’évadant un peu, notamment grâce à cette période de Noël. »

Un Noël au cœur du Pacifique. « J’ai pu passer du temps avec mes enfants, ma femme et j’ai pris beaucoup de plaisir à ces échanges en famille. Ils m’avaient aussi préparé des photos, des petites cartes. J’ai été touché par les messages de soutien que j’ai reçu depuis la terre de mes amis, ça réconforte bien. J’ai aussi eu des chocolats confectionnés par un ami, une petite fiole de cognac sur laquelle un membre de l’équipe avait gravé ‘Vendée Globe’… Et je sais qu’il en reste une autre pour le passage du cap Horn, j’ai hâte de la boire ! »

La suite. « J’ai hâte d’être au cap Horn mais avant, on va se prendre un sacré coup de vent. Selon les modèles, le vent moyen est à 35 à 45 nœuds avec de fortes rafales. On risque d’avoir 50 à 60 nœuds ainsi qu’une mer toujours très formée (plus de 5 mètres de creux). Ça va être très difficile. La séquence pourrait durer plus de 24 heures. J’essaie de trouver les trajectoires qui pourraient me permettre de me protéger un peu mieux du coup de vent mais il n’y en a pas vraiment.»

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