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09 Jan

Vendée Globe : Jérémie Beyou, la combativité récompensée

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Il en faut du cran et du sang-froid pour tenir bon dans l’Atlantique Sud. Le long des côtes brésiliennes, les candidats aux places d’honneur bataillent dans des conditions harassantes. Des orages, des grains, de la foudre, une mer croisée… Justine Mettraux évoque « 48 heures sans aucun repos », Nicolas Lunven a été obligé de monter au mât à cause d’avaries, Thomas Ruyant a vu une de ses voiles partir en lambeaux, Paul Meilhat parle de « conditions dures pour les nerfs » alors que Boris Herrmann a été victime de la foudre… Jérémie n’est pas épargné non plus mais il s’accroche avec une sacrée ténacité. Ces derniers jours, il a gagné plusieurs places, quittant son 7e rang pour le ‘top 4’. Ce jeudi matin à 11 heures, Jérémie est 4! Et le skipper Charal a bien l’intention de ne rien lâcher !

Les raisons de l’option Ouest. « Elle s’est dessinée sur mes routages depuis quelque temps, depuis que j’ai dépassé les Malouines. Au début, je ne la privilégiais pas : je sais que c’est une option complexe. En se rapprochant des terres, le front froid est plus difficile à traverser, il y a des zones orageuses, des dépressions qui se créent et qui sont assez imprévisibles. Sauf que là, l’anticyclone était un peu faible et un peu nord. À cause du retard pris dans une dépression avant, la trajectoire Ouest a fini par s’imposer. »

Des conditions harassantes. « C’est vraiment une zone compliquée à traverser. Il y a des orages, du vent très instable, de la mer croisée… Ça a un impact certain sur les performances et les polaires du bateau. Chaque nuage crée sa propre pression, son propre champ de vent et c’est totalement imprévisible. Tu peux passer à du près dans 5 nœuds de vent à du portant dans 25 nœuds ! Ça oblige à changer de voile en permanence. Lundi, j’ai viré plusieurs fois à 180° de la route pour éviter des grains ! »

« Il y a énormément de fatigue qui s’accumule »

L’organisme et le bateau soumis à rude épreuve.  « Je me sens vraiment fatigué. Le bateau commence à être bien amoché aussi. Dès qu’il y a des manœuvres, on sent que le bateau n’aime pas. Dans mon groupe, tout le monde souffre. Il y a énormément de fatigue qui s’accumule. »

Un gain à estimer. « Tant qu’on n’a pas croisé (avec les partisans d’une route plus Est), on ne peut pas savoir qui a eu raison. Ce qui est sûr, c’est qu’avant, j’étais derrière Thomas (Ruyant), Paul (Meilhat) et Nico (Lunven)… Au pire, je les aurais rattrapés et au mieux, ce sera une réussite ! »

Une avarie résolue. «  Ça faisait plusieurs jours que j’avais l’impression de ne pas être assez rapide au près. faisant un tour complet du bateau, je me suis aperçu que ma tige de vérin de foil tribord s’était cassée net. L’équipe à terre m’a donné une solution que j’ai réussi à mettre en œuvre malgré la difficulté de la réparation. »

Le pot-au-noir au programme. « Il y a un virement difficile à placer pour se mettre tribord amure et viser l’entrée dans le pot-au-noir. Surtout, je fais tout pour arrêter les avaries que j’ai à bord qui m’empêchent de naviguer et altèrent la performance du bateau. Mais dans l’immédiat, la priorité numéro une c’est de bien me reposer ! »

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