Après l’émotion, l’action !

Un dimanche pas comme les autres. Au terme de presque quatre ans de travail, Jérémie Beyou et le Charal Sailing Team ont vécu une journée dominicale chargée d’émotions. Pour le skipper de Charal, elle aura démarré tôt, puisque dans l’ordre protocolaire, il était le cinquième à quitter le ponton de Port Olona, à 8h31. Arrivé peu avant 8h sur le village officiel de la course après un dernier briefing météo avec sa cellule composée de Marcel Van Triest, Christopher Pratt, Bertrand Pacé et Nicolas Andrieu, Jérémie a d’abord répondu à la presse avant de descendre, seul, le ponton pour rejoindre son Imoca à foils, bichonné depuis son arrivée aux Sables le 15 octobre par son équipe technique et en particulier par le boat-captain Ewen Le Clech.

Son sentiment au moment de quitter la terre ferme ? « C’est la quatrième fois, mais c’est toujours la même émotion que la première, ce n’est jamais évident, j’ai vraiment la boule au ventre et un peu les larmes aux yeux, il va falloir vite se reconcentrer », confie le Finistérien avant de monter à bord, de larguer les amarres et de descendre le chenal des Sables d’Olonne, acclamé depuis leurs balcons de la Chaume par les rares chanceux qui, cette année, auront pu assister à la procession des 33 bateaux se dirigeant vers la zone de départ.

Dès lors, va débuter une longue attente à bord de l’Imoca argenté, d’autant que celle-ci va se prolonger, une épaisse brume s’étant invitée à la fête, retardant de 1 heure et 18 minutes le départ, initialement prévu à 13h02. C’est finalement à 14h20 que le président de la SAEM Vendée, Yves Auvinet, a officiellement lancé les 33 skippers à l’assaut des 24 296 milles du parcours (44 996 kilomètres). Un départ parfait pour Charal qui, en milieu de flotte, fait vite parler sa puissance pour prendre les devants et, être, aux classements successifs de l’après-midi, le premier leader officiel de la neuvième édition du Vendée Globe, flashé par moments à plus de 25 nœuds !

Une entame idéale suivie d’une première nuit pendant laquelle le vent a forci jusqu’à une vingtaine de nœuds tout en « prenant de la droite », c’est-à-dire qu’il est passé de sud-est à sud-ouest, obligeant le groupe des premiers foilers, composé lundi matin de Corum L’Epargne (Nicolas Troussel), de L’Occitane (Armel Tripon) et de Charal, à faire une route vers le nord-ouest pour aller chercher un point de virement de bord, programmé sans doute avant la fin de la matinée, pour faire ensuite cap au sud. La suite s’annonce complexe d’un point de vue météo, avec du près et un passage de front assez violent prévu dans la nuit de mardi à mercredi. La route de l’alizé va se mériter…

Classement du 9 novembre 2020 à 9h