Pour renforcer l’équipe en vue du Vendée Globe 2020 de Jérémie Beyou, le Charal Sailing Team a fait appel à Ewen Le Clech, recruté en qualité de boat-captain de l’IMOCA60 Charal. Ce dernier et le skipper, qui se sont connus enfants en baie de Morlaix, expliquent en quoi consiste ce rôle primordial.
Le rôle du boat-captain ? « C’est vraiment le responsable du bateau, il est chargé de le préparer et de s’assurer qu’il soit en état de naviguer en fonction des objectifs fixés, comme si c’était pour lui », répond Jérémie Beyou, qui poursuit : « Ce n’est pas un poste qui existait en tant que tel jusqu’ici au sein du Charal Sailing Team, on se partageait la tâche à plusieurs. »
Qu’est-ce qui dès lors a poussé l’équipe à recruter un boat-captain pour l’IMOCA60 Charal, en l’occurrence Ewen Le Clech ? « La raison est double : d’abord, le team s’est étoffé, avec plus de monde mais aussi deux bateaux, le 60 pieds et le Figaro Bénéteau 3, de plus en plus compliqués, et avait donc besoin d’une personne en charge de la gestion quotidienne de l’IMOCA, explique Jérémie. Ensuite, c’est une question d’opportunité : nous n’avions jusqu’ici pas trouvé le bon profil ; quand Ewen s’est proposé, nous avons décidé de franchir le pas ».
La grande expérience de ce dernier, qui a occupé ce poste en Orma (Foncia, Groupama, Banque Populaire), Imoca (Cheminées Poujoulat) et sur le maxi-trimaran Banque Populaire V puis Spindrift 2, a en effet été un élément déterminant : « C’est vraiment son métier, il a le savoir-faire, il a été boat-captain dans différentes équipes avec pas mal de succès », note le skipper de Charal qui connaît en outre parfaitement Ewen Le Clech, originaire comme lui de la Baie de Morlaix. « Avec Jérémie, nous avons un passé commun, puisque nos pères étaient copains, mais aussi parce que nous avons navigué ensemble en dériveur dans la plus belle baie du monde », sourit Ewen, qui, s’il est un technicien aujourd’hui réputé, est aussi un excellent marin. Un aspect qui a également compté dans la décision du Charal Sailing Team de faire appel à lui : « Il a un passé de très bon régatier en 470, Figaro, Orma et maxi-trimaran. L’échange s’en trouve facilité : quand je l’enquiquine avec des petits détails, il comprend », apprécie Jérémie.
Ce que confirme l’intéressé, arrivé début décembre pour participer aux navigations d’avant-chantier hivernal : « Je pense que pour bien faire ce métier, il faut avoir navigué en compétition, parce que le boat-captain doit avoir un œil sur tout. L’importance de chaque détail ne s’apprend pas à l’école, mais sur le terrain, c’est empirique ». Le rôle implique aussi une vraie relation de confiance avec le skipper. « C’est un binôme, il faut être capable de se dire les choses pour être constructif », explique Jérémie Beyou qui ajoute : « Depuis qu’il est arrivé, Ewen participe à toutes les discussions sur les optimisations de l’IMOCA60 Charal. C’est important qu’il donne son avis, parce que certaines idées a priori techniquement réalisables peuvent induire des risques au niveau de la fiabilité, auxquels nous ne pensons pas forcément, cette notion de fiabilité est vraiment le cœur de ses préoccupations. »
Si la fiabilité du bateau est en effet la priorité absolue du boat-captain, ce dernier doit aussi savoir anticiper d’éventuelles casses, toujours possibles sur un IMOCA, bateau de très haute technologie : « Une de mes missions est aussi de faire en sorte que le skipper puisse résoudre les différents problèmes susceptibles de survenir en mer, de prévoir des solutions de rechange », confirme Ewen Le Clech qui conclut, quand il évoque cette nouvelle aventure : « Je suis ravi d’en faire partie. C’est un projet très pointu au niveau technologique et Jérémie est à 300%, on sent au quotidien son envie d’aller au bout de son objectif de gagner le Vendée Globe, c’est exactement ce que je recherchais ».