Pendant plus de trois mois, l’équipe du Charal Sailing Team s’est affairée à des travaux particulièrement conséquents de vérification et d’optimisation pour être fin prêts à remettre à l’eau l’IMOCA Charal ce jeudi matin. Désormais, les navigations vont reprendre et Jérémie Beyou comme Franck Cammas auront à cœur d’appuyer sur l’accélérateur. Quatre courses seront à leur programme, une première dans moins d’un mois (la Guyader Bermudes 1000 Race) et la Transat Jacques-Vabre déjà en ligne de mire.
L’hiver a été studieux et intense pour les équipes techniques du Charal Sailing Team. À l’issue d’une première année de prise en main et de développement qui s’est achevée par une prometteuse 3e place à la Route du Rhum, la suite s’est poursuivie à l’ombre des hangars. Un sacré volume de travail, à l’abri des regards donc, qui s’avère primordial pour la suite de l’aventure. « Toute l’équipe s’est mobilisée et a particulièrement bien travaillé, en bossant sur tous les sujets qu’on voulait traiter, tout en respectant les délais qu’on s’était fixés », confie Jérémie Beyou. « Ça a été assez intense parce que nous nous sommes montrés ambitieux dans les ajustements qu’on souhaitait faire », poursuit Franck Cammas.
De l’optimisation tous azimuts
En premier lieu, un travail de maintenance a été réalisé. Olivier Bordeau, nouveau responsable du bureau d’étude, évoque cette première phase : « nous avons tout démonté, tout contrôlé, tout checké. Ça nous a permis de constater qu’il n’y avait aucun souci structurel, que le bateau est bien né ». Ensuite, place aux optimisations. « En matière de comportement, l’expérience acquise en mer et en course l’an dernier nous permet de placer le curseur différemment », confie Franck Cammas. « Sans forcément changer des pièces, il y a eu pas mal d’aspects qu’on a pu modifier en périphérie ».
Jérémie évoque notamment une réflexion poussée afin « d’optimiser la masse du bateau et son équilibre général ». « Nous avons essayé de gagner des kilos là où c’est possible, notamment dans le bulbe et les ballasts », assure le marin de Charal. L’optimisation a aussi concerné l’aérodynamique ainsi que l’ergonomie et le confort. « Le fait que la saison se déroule en double, ça nous a obligé à faire plein de petites modifications », abonde Olivier Bordeau. À titre d’exemple, la casquette arrière a été fermée pour améliorer les conditions du bord tout en assurant une veille permanente sur l’extérieur.
Désormais, toute l’équipe regarde vers cette saison qui s’annonce particulièrement riche. Après la mise à l’eau ce mercredi, une première navigation devrait avoir lieu dans le weekend. Car le temps est compté : le départ de la première course, la Guyader Bermudes 1000 Race, sera donné le dimanche 7 mai prochain. « Ça vient vite et c’est tant mieux, ça nous pousse à bien nous préparer, à avoir un bateau fiable, à être performant pour débuter la saison d’un bon pied », assure Franck Cammas. « Nous n’avons pas encore couru en course en double ensemble », rappelle Jérémie Beyou. « Mais à bord, je sais qu’on trouvera rapidement nos marques ».
« Tout faire pour être le plus compétitif possible »
Jérémie et Franck ne sont pas vraiment du genre à prendre le départ d’une course sans viser les plus hautes marches du podium. « Il y a de la concurrence certes mais on se prépare pour gagner des courses », abonde Jérémie. « Ce sera intéressant de se confronter à la concurrence et ça peut nous permettre de lancer la saison du bon pied », souligne Franck. Justement, la mise à l’eau de deux nouveaux bateaux (For People, Paprec Arkéa) n’est pas de nature à entamer leur enthousiasme. « Ce qui est intéressant avec les bateaux de dernière génération, c’est qu’ils ont des identités très marquées au niveau de la carène et qu’ils sont vraiment différents », analyse Jérémie. « On observe les choix architecturaux des autres teams et c’est passionnant de faire partie de cette dynamique au sein de la classe », poursuit Franck Cammas.
Si la vitalité de l’IMOCA offre la garantie de belles batailles, le duo Charal fera tout pour en être. « On va se retrousser les manches, continuer à optimiser le bateau et tout faire pour être le plus compétitif possible », prévient Jérémie Beyou. En ligne de mire, il y a la Transat Jacques Vabre, la course la plus prestigieuse de la saison où la volonté sera de viser les premières places. « Nous avons encore sept mois pour progresser et tout mettre en œuvre afin d’être prêt le Jour-J », assure le skipper Charal. Et il ajoute, sourires aux lèvres : « avec le team et Franck, on adorerait gagner cette course ».