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10 Mai

Christopher Pratt, polyvalence et complicité

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Co-skipper de Jérémie Beyou sur la prochaine Transat Jacques Vabre à bord de l’lMOCA60 Charal, Christopher Pratt est non seulement un marin multi-cartes, qui a découvert la course au large après avoir brillé en dériveur, mais également un équipier idéal, capable de se fondre dans une équipe et d’y insuffler son dynamisme et son professionnalisme.

« Je ne suis pas forcément le meilleur dans tous les domaines, mais je suis un solitaire complet et solide. Et au sein de l’équipe, j’essaie d’amener ma bonne humeur et mon envie. » Difficile de mieux résumer Christopher Pratt que cet auto-portrait dressé par l’intéressé. Agé de 38 ans, le Marseillais, qui sera le co-skipper de Jérémie Beyou sur l’lMOCA60 Charal à l’occasion de la Transat Jacques Vabre 2019, est, comme le Finistérien, d’abord un amoureux de son sport et de la régate, qu’il a pourtant découverte sur le tard : « J’ai mis du temps à faire de la compétition, parce que ça ne parlait pas du tout à mes parents, enseignants-chercheurs. J’ai commencé vers 15 ans, juste avant de rentrer en sports-études à Marseille, d’abord en Laser, puis en 420, mais je me suis vite pris au jeu. » Avec des résultats à la clé, puisqu’il est sacré deux fois champion de France de 420, puis vice-champion du monde en 1999, à 18 ans.

Pas assez imposant physiquement pour monter en 470, Christopher, décidé à devenir navigateur professionnel dès son plus jeune âge, bercé par les images du premier Vendée Globe de Loïck Peyron en 1989 et de la victoire de Florence Arthaud sur la Route du Rhum 1990, se tourne alors vers la course au large : « J’aurais aimé faire de l’olympisme, car pour moi, c’est la meilleure école, la plus exigeante et la plus formatrice, mais le large n’a pas du tout été un choix par défaut, bien au contraire. Avec mon père, nous écoutions à la radio les récits de la Solitaire l’été quand nous étions en croisière, le Figaro me faisait rêver. » Là encore, l’apprenti skipper ne tarde pas à se faire remarquer, puisqu’il remporte en 2005 le Challenge Espoir Crédit Agricole, filière de formation par laquelle sont aussi passés Franck Cammas, Sébastien Josse, Yann Élies ou Armel Le Cléac’h, et se classe premier bizuth de la Solitaire du Figaro en 2006. Il est ensuite choisi par DCNS pour se voir peu à peu transmettre la barre de l’IMOCA60 alors barré par Marc Thiercelin.

Sa première Route du Rhum en 2010, terminée à la 8e place suite à des problèmes de batteries mais débutée sur les chapeaux de roue – « Personne ne m’attendait et j’ai fait toute la première semaine dans le paquet de tête avec que des rock-stars autour de moi » – ne fait que confirmer le potentiel de Christopher, marin polyvalent, à la fois compétent techniquement et dur au mal en mer, parce que particulièrement pointu en matière de préparation physique.

Tout en cherchant des partenaires pour disputer le Vendée Globe, qui reste à ce jour un objectif personnel, il devient dès lors un équipier particulièrement prisé, que ce soit en Figaro ou en IMOCA. Il accompagne ainsi Armel Le Cléac’h (3e de la Transat Jacques Vabre 2011), puis Jérémie Beyou (également 3e sur l’édition 2013 de la transat en double), qu’il côtoie depuis ses débuts en Figaro, et avec lequel il se lie d’amitié. « Aujourd’hui, Christopher est bien plus qu’un équipier pour moi, c’est un copain. Nous partageons beaucoup de passions, notamment pour le sport, nous n’avons pas de secret l’un pour l’autre. Si bien qu’à bord, la communication fonctionne très bien entre nous, il arrive à lire dans mes pensées », explique Jérémie qui ajoute : « Comme il navigue sur d’autres supports, il a toujours des idées à apporter, un œil extérieur qui permet à l’équipe de progresser. Et c’est quelqu’un qui a une grande capacité à s’intégrer dans un projet et dans un collectif, toujours de bonne humeur. » Bref, le co-skipper idéal…

 

Christopher explique la prise en main de l’Imoca Charal en l’absence de Jérémie parti naviguer en Figaro.