Le skipper de Charal a bouclé la course en 5 jours, 02 heures et 02 minutes en franchissant la ligne d’arrivée ce vendredi à Brest à 16 heures et 42 minutes. Jérémie, qui s’était hissé dans le trio de tête dès le départ, a su tenir la cadence malgré des conditions très variées. De quoi bien débuter la saison aborder la suite avec confiance et détermination.
Le plaisir de retrouver la course, l’envie de tout donner, l’enthousiasme, aussi, à l’idée de batailler sur l’océan… Il y avait toute cette palette d’émotions chez Jérémie Beyou dimanche dernier, sous le soleil ensoleillé de Brest. Pour la première fois depuis le Vendée Globe, il se retrouvait en course seul à bord. « Je suis vraiment content de naviguer en solitaire », confiait-il avant de prendre la mer. Le skipper de Charal, qui ne cachait pas sa hâte de partir n’a pas tardé à retrouver ses repères.
Des pointes à 45 nœuds
Dès le départ, Jérémie retrouve de l’air et se place dans le trio de tête. Il y a Charlie Dalin (APIVIA) et Thomas Ruyant (LinkedOut). Le premier s’en amuse : « ça fait 4 ans qu’on bataille ensemble, même 5 ans avec Charal. Cette bataille à trois est assez logique : on allie la performance de nos bateaux à nos expériences ». Et rapidement, les trois hommes creusent l’écart.
Rien n’est facile pour autant : Jérémie, qui répétait avant le départ la difficulté de « faire face à des conditions variées », est servi. Il tutoie les 30 nœuds dans une mer formée vers le Fastnet. « C’était sport et solide ! » Vers le ‘way-point Gallimard’, à 340 milles au nord-ouest du cap Finisterre, il faut « tenir la cadence »au près puis résister à une nuit harassante au cœur d’une dépression et de ses pointes à 45 nœuds. « J’ai bien tiré sur le bateau », souligne le skipper de Charal qui reconnait « s’être fait bien brasser au plus fort de la dépression »
Déjà le 8e podium depuis 2019
Dans la bataille, APIVIA s’échappe, LinkedOut est victime d’un problème à son système de barre et Charal tient bon, confortant un peu plus sa place de dauphin. La remontée vers Brest n’a pourtant rien d’un long fleuve tranquille, la faute à cette longue zone de molle qui s’étire sur plus de 800 milles. Comme le leader, Charlie Dalin, Jérémie parvient à l’éviter en prenant une route quasi-direct. Ils sont les seuls à s’en extirper sans avoir à longer les côtes espagnoles. Pour toucher un peu d’air, il décide de remonter jusqu’aux îles Scilly avant de pointer son étrave à Brest ce vendredi après-midi.
Jérémie Beyou a donc bouclé cette première course de la saison à la 2e place, une sacrée récompense du travail réalisé par l’équipe cet hiver et la démonstration, aussi, de la motivation intacte de son skipper. Il s’agit de son 8epodium depuis 2019, lui qui avait également terminé 2e de la Fastnet et 3e de la Transat Jacques Vabre l’an dernier. De quoi faire le plein de confiance avant d’aborder un des challenges les plus exigeants de la saison : la Vendée-Arctique-Les Sables d’Olonne, aussi délicate qu’une transatlantique (3 500 milles, 6482 km), dont le départ aura lieu le dimanche 12 juin prochain après la fameuse remontée du chenal.
RÉACTION – Jérémie Beyou à chaud :
« Le bilan de cette Guyader Bermudes 1000 Race est très positif. J’ai réussi à être aux avant-postes tout au long de la course et forcément, le plaisir est au rendez-vous. C’est un nouveau podium pour Charal : même si l’objectif est toujours de remporter des courses, une telle place est forcément très gratifiante. Je suis ravi d’avoir retrouvé mes repères en solitaire, mes automatismes à bord et d’être parvenu à tirer le meilleur de ce bateau. Ça a été une belle bagarre avec Charlie (Dalin) et Thomas (Ruyant) : on s’est vite démarqué et on prend l’habitude de se tirer la bourre entre nous. Je tiens d’ailleurs à féliciter Charlie pour sa victoire. Désormais, on va se projeter vers le prochain objectif : la Vendée-Arctique-Les Sables d’Olonne. Ce sera dans un mois et ce sera à coup sûr un beau match retour ! »