Vainqueur de la première édition en 2016, le skipper de Charal aborde la New York Vendée – Les Sables d’Olonne avec une grande motivation. Après avoir convoyé son bateau jusqu’à New York, Jérémie est déterminé à faire partie des grands acteurs de cette course. Malgré des conditions très légères au départ, il figure dans le peloton de tête (4e) ce vendredi.
Sur les pontons de Brooklyn c’est un Jérémie Beyou souriant et motivé par son retour à la compétition que l’on a pu apercevoir les jours précédents le départ. D’ailleurs, le marin a veillé à rester le plus en forme possible, s’évertuant à bien se reposer et à travailler sur le bateau plutôt qu’à s’offrir des escapades touristiques dans New York. « Je me suis un peu baladé mais j’ai surtout tenu à faire attention à me préserver, à ne pas trop me fatiguer », confie-t-il.
« J’ai envie de retrouver du plaisir sur l’eau »
Jérémie est donc focalisé sur ce nouvel objectif, la New York Vendée – Les Sables d’Olonne, la dernière transatlantique avant le Vendée Globe. Son abandon lors de The Transat CIC, à cause d’une avarie d’étai de J2 au lendemain du départ, a forcément engendré une forme de frustration qu’il veut vite oublier. « Je suis clairement en manque ! » confie-t-il. « Ce n’est jamais agréable de regarder les autres régater quand tu es à terre. Maintenant, j’ai vraiment envie de retrouver du plaisir sur l’eau, de pouvoir tirer sereinement sur le bateau et d’apprécier simplement la compétition »
Cette détermination, Jérémie l’a démontré dès la Vendée Liberty, une compétition de runs organisée en fin de semaine dernière. Dans cette confrontation entre la statue de la Liberté et Manhattan, le skipper Charal faisait partie des plus rapides de la journée, lui qui avait signé le meilleur temps de sa poule. Ce mardi, il a quitté les pontons de Brooklyn une nouvelle fois pour prendre le large cette fois avec un départ inédit. Celui-ci a en effet eu lieu à 90 milles des côtes afin de veiller à éviter les collisions avec des mammifères marins.
« C’est compliqué d’anticiper quoi que ce soit ! »
Le ‘top départ’ a été donné jeudi dernier à 20 h (heure française, 14h, heure de New York) « Il y a eu un peu de vent qui est monté juste, c’est sympa » expliquait Jérémie quelques minutes après s’être élancé. « J’ai essayé de prendre un départ un peu ‘safe’ et c’est parti ! »
L’autre particularité des premières heures de course, c’est ce vent très léger, moins d’une dizaine de nœuds pendant les premières 24 heures de course. Un temps, les bateaux de dernière génération dont Charal 2 ont été légèrem
ent en retrait derrière les IMOCA à dérives droites. Ensuite, il a fallu composer avec des conditions parfois imprévisibles. « La situation n’est pas simple » confiait Jérémie à la vacation jeudi matin. « Il y a le courant du Gulf Stream et des phénomènes qui naissent juste au-dessus de nos têtes. C’est compliqué d’anticiper quoi que ce soit ! »
Néanmoins, Jérémie a connu des situations bien plus complexes en mer. Il sait qu’il faut parfois faire preuve de patience. Le marin a aussi profité des accalmies passagères pour résoudre quelques petits soucis de pilotes automatiques auxquels il a été confronté. Dans le même temps, Charal s’est bien positionné dans le wagon de tête. Le bateau ‘Black Magic’ était 4e au passage du waypoint ‘Share the Ocean’ situé à 170 milles de la ligne de départ. Puis, la tête de course dont fait partie Jérémie a pu profiter d’un flux de Nord-Ouest et enfin allonger la foulée.
Dans la nuit de jeudi à vendredi, il progressait en effet à plus d’une vingtaine de nœuds de moyenne sur une mer plate. « On est enfin au portant », se réjouissait Jérémie, quatrième depuis cette nuit. La suite s’annonce particulièrement exigeante avec le passage d’une dépression, beaucoup d’instabilité et des grains orageux qui sont prévus à l’avant du front. Une situation qui complexifie la stratégie tant il est difficile de savoir quelle sera la trajectoire la plus payante. Ce qui est certain, c’est que le weekend sera studieux et que cette transatlantique ne fait que commencer.