Le départ de la Solitaire URGO Le Figaro, qui fête cette année sa 50e édition, la première sur le nouveau Figaro Bénéteau 3, sera donné le 2 juin de Nantes. A dix jours de sa 17e Solitaire, sa deuxième sous les couleurs de Charal, Jérémie Beyou se montre concentré et ambitieux.
L’heure de vérité approche ! C’est le 2 juin de Nantes que sera donné le départ de la 50e Solitaire URGO Le Figaro, à laquelle participeront 47 skippers, une édition particulière, puisque la première sur le nouveau Figaro Bénéteau 3. Depuis mars, trois courses ont eu lieu, la Sardinha Cup en double, la Solo Maître CoQ et la Solo Concarneau en solitaire. Jérémie Beyou a participé à la Sardinha Cup aux côtés d’Alan Roberts, avec lequel il a décidé de collaborer cette saison sur le circuit Figaro pour accélérer son apprentissage du support, puis contraint à l’abandon sur la grande course de la Solo Maître CoQ dû à une mauvaise chute.
Ces deux épreuves ont été riches d’enseignements pour le skipper de Charal, qui s’est adjoint les services du très expérimenté Bertrand Pacé pour « débriefer » et surtout l’aider à faire les bons choix, de voiles et de réglages de mât, dans la dernière ligne droite de sa préparation. « J’ai sollicité Bertrand pour me pousser et travailler ensemble sur la performance dans toutes les conditions de vent. Je suis content du boulot que nous avons fait et aujourd’hui, je suis convaincu que j’ai une bonne vitesse à toutes les allures », explique Jérémie qui, dans le même temps, a mis l’accent sur la récupération.
« Il y a trois critères décisifs pour être performant sur la Solitaire : avoir une bonne vitesse moyenne à toutes les allures, tirer les bons bords et être capable de tenir le choc sur la durée. Cette année, le parcours comprend quatre grandes étapes, il faudra arriver à être dans le match d’entrée puis monter en puissance tout au long de la course, ça demande des ressources physiques et mentales importantes, le repos en amont est donc primordial. »
C’est donc le mors aux dents que Jérémie arrivera la semaine prochaine à Nantes sur une épreuve qui, 50e anniversaire et nouveau bateau obligent, réunit un plateau exceptionnel, entre triples vainqueurs (dont il fait partie avec Yann Eliès et Michel Desjoyeaux), spécialistes du circuit Figaro (Anthony Marchand, Alexis Loison, Martin Le Pape, Adrien Hardy, Corentin Douguet, Xavier Macaire, Gildas Mahé, Eric Péron…) et du large (Armel Le Cléac’h, Yann Eliès, Morgan Lagravière, Charles Caudrelier, Yoann Richomme, Fabien Delahaye, Thomas Ruyant…), jeunes aux dents longues (Tanguy Le Turquais, Loïs Berrehar, Tom Laperche, Benjamin Schwartz, Arthur Le Vaillant…), et glorieux anciens (le même Michel Desjoyeaux, Alain Gautier, Loïck Peyron). A propos de ces derniers, Jérémie note : « Je vois leur retour d’un très bon œil. S’ils reviennent, c’est parce qu’ils sont passionnés et qu’ils ont envie de se faire plaisir. Ça permet aussi de mettre un coup de projecteur supplémentaire sur la Solitaire qui, pour moi, est la course référence en solitaire. »
Son avis sur les forces en présence ? « Avec le nouveau bateau, ça a énormément distribué depuis le début de l’année. On voit que les vainqueurs des trois courses d’avant-saison sont des marins d’expérience, Yann (Eliès), Xavier (Macaire) et Armel (Le Cléac’h), ils seront là, c’est une évidence, mais je pense vraiment que beaucoup, même inattendus, peuvent sortir du chapeau. La notion de progression tout au long de la course va être déterminante », analyse Jérémie, qui compte bien dans ces conditions tirer son épingle du jeu : « Mon objectif, c’est d’être content de chaque petite action que je ferai sur le bateau, d’arriver à naviguer simplement et d’avoir confiance en moi. Je sais que si je réunis tous ces ingrédients, je prendrai du plaisir et je serai dans le match au classement. » Jusqu’à rêver d’une inédite quatrième victoire ? « Honnêtement, ça me paraît réalisable », conclut-il dans un grand sourire.