Le départ de la 14e édition de la Transat Jacques Vabre sera donné dimanche à 13h15 du Havre dans des conditions a priori idéales. Fin prêts sur un IMOCA Charal bien éprouvé, Jérémie Beyou et Christopher Pratt ne cachent pas leur envie d’en découdre !
Après une semaine passée au Havre à rencontrer le public sur le stand Charal situé à l’entrée du village officiel, à peaufiner les derniers préparatifs techniques, à s’entretenir physiquement, à étudier la météo et à répondre aux nombreuses sollicitations médiatiques, Jérémie Beyou et Christopher Pratt commencent à avoir des fourmis dans les jambes, pressés de lâcher leur IMOCA Charal sur les 4 350 milles de la Transat Jacques Vabre entre la Normandie et Salvador de Bahia (Brésil).
« Pas mal de sentiments se mélangent : l’envie d’y aller après une préparation qui a coché toutes les cases et un certain stress car la pression est quand même importante. C’est une année de boulot pour une grosse dizaine de jours de course, il ne faut pas se rater dans la stratégie météo, dans l’intensité que l’on va mettre, dans les choix de voiles », explique Jérémie Beyou. Mêmes sentiments ambivalents chez Christopher Pratt : « On a beau avoir déjà vécu ces périodes de pré-départ, ce n’est jamais facile à gérer, on a l’impression d’être là sans être complètement là, parce qu’on se projette déjà dans la course. »
Depuis le milieu de la semaine, les deux skippers, avec leur cellule météo composée de Pierre Lasnier, Nicolas Andrieu et Bertrand Pacé, passent de plus en plus de temps à scruter ce qui les attend pour les premiers jours de course. D’autant que si les conditions seront idéales dimanche pour le départ – vent d’est-nord-est d’une quinzaine de nœuds, ciel qui devrait se dégager et mer plate -, la situation va peu à peu se corser avec un choix stratégique important à faire dès la sortie de Manche, donc lors de la première nuit.
Explications de Christopher Pratt : « Le schéma est inhabituel avec une énorme dépression qui stagne sur le proche Atlantique et va générer des vents d’est très soutenus dès la sortie de Manche. Là, il faudra décider soit de contourner cette dépression par le nord, avec une route très longue et très ventée, mais au portant, soit plonger vers le sud dans un Golfe de Gascogne qui paraît très incertain et avec du près. Et sous cette grosse zone dépressionnaire, on a un alizé qui ne semble pas du tout établi. Sans compter que les cartes pourraient être complètement redistribuées au Pot-au-noir qui s’annonce très marqué. »
Bref, un vrai casse-tête en perspective pour le duo de Charal qui, au jeu des pronostics autour du bassin Paul Vatine, est donné par beaucoup comme l’un des grands favoris de la Transat Jacques Vabre. Qu’en pensent les intéressés ?
« Vu que nous avons gagné les deux courses préparatoires (le Fastnet et le Défi Azimut), on ne peut pas se cacher et nous sommes contents que l’on nous mette dans les favoris, parce que c’est la preuve que toute l’équipe a bien travaillé pour mettre au point Charal, répond Jérémie Beyou.
Mais en face, il y a des concurrents sérieux, entre les nouveaux bateaux et d’autres plus anciens mais très aboutis, tous menés par d’excellents tandems. Quand tu regardes le bassin, tu vois que tout est très professionnel, des pas énormes ont été franchis en termes de préparation, donc tirer son épingle du jeu dans un tel contexte de concurrence, c’est un vrai challenge. »
Assurément à la hauteur des deux skippers de Charal !