Après bientôt deux jours de course, Jérémie Beyou fait toujours partie du trio de tête de la Vendée-Arctique-Les Sables d’Olonne, troisième lundi matin, à seulement 1,5 et 2,6 milles de Thomas Ruyant (LinkedOut) et Charlie Dalin (Apivia). La journée de dimanche a été particulièrement éprouvante en Mer Celtique avec beaucoup de vent (jusqu’à 35 nœuds soit 65 km/h), et de mer (4 mètres de creux). Le vent pile dans l’axe de la route, a obligé le skipper de l’IMOCA Charal à beaucoup s’employer, entre virements de bord au ras des côtes du sud de l’Irlande et surface de voile à ajuster.
« Cette nuit, nous avons pris jusqu’à 35 nœuds avec la mer qui allait avec, je suis passé sous deux ris (réduction de la surface de la grand-voile) et J3 (petite voile d’avant), a commenté Jérémie lors de la vacation matinale. Et prendre des ris, ce n’est pas une manœuvre facile, mais il fallait le faire parce que ça rendait le bateau un peu moins volage. J’ai pas mal manœuvré au large des côtes irlandaises, l’idée était d’aller chercher une mer plus plate et un peu moins de vent. Pour chaque virement de bord, il faut compter entre 20 et 30 minutes, entre le début du matossage (transfert des poids d’un côté à l’autre du bateau pour limiter la gîte) et la fin de la manœuvre. »
Beaucoup de travail donc pour Jérémie qui confie qu’il n’a guère le temps de s’occuper de lui et de l’IMOCA Charal : « C’est tonique comme début de course et ce n’est pas fini, parce qu’il y a un enchaînement de dépressions, donc on n’a pas beaucoup de temps pour manger, dormir et prendre soin de soi. Je n’ai pas non plus pu faire un tour du bateau, il faudrait que j’arrive à tenir debout pour aller le faire, la mer devrait se calmer aujourd’hui, ça sera plus propice. »
La journée de lundi s’annonce effectivement un peu moins inconfortable, puisque le vent va descendre sous les 15 nœuds, tandis que la mer devrait être moins creuse. Avant l’arrivée en début de nuit de lundi d’une nouvelle dépression par l’ouest, qui devrait une fois de plus secouer les 18 solitaires encore en course (*). « On ne sait pas trop comment va se présenter cette dépression, si elle va être forte ou pas, et derrière, c’est un peu le marasme, dans le sens où on se demande comment on va arriver à la Bouée Unesco (deuxième des trois marques de passage de la course, située au sud-ouest de l’Islande) et surtout comment on va en revenir. » La suite de la semaine s’annonce en effet beaucoup plus calme au niveau des conditions, avec une vaste zone anticyclonique dont il sera bien difficile de s’extraire…
Positions du 6 juillet à 9h00
Lien vers la cartographie, cliquez ici
| Vitesse / VMG | Distance au 1er | Distance au but | ||
| 1 | LinkedOut – Thomas Ruyant | 15.2 nds / 4 nds | 3 124.1 nm | |
| 2 | APIVIA – Charlie Dalin | 14.3 nds / 3.8 nds | + 1.7 nm | 3 125.9 nm |
| 3 | Charal – Jérémie Beyou | 14.4 nds / 1.2 nds | + 2.9 nm | 3 127.1 nm |
(*) Sébastien Simon (foil cassé) a abandonné, Damien Seguin a fait demi-tour vers la Bretagne pour un problème de charge de moteur