Après 89 jours autour de la planète, l’IMOCA Charal a fait son retour à Lorient lundi 15 février où il a aussitôt rejoint les ateliers de CDK Technologies pour un chantier de deux mois et demi, entre révision, décoration à refaire et optimisations.
Un peu plus d’une semaine après avoir franchi la ligne d’arrivée du Vendée Globe, l’IMOCA Charal a quitté les Sables d’Olonne le dimanche 14 février pour rejoindre son port d’attache de Lorient, où il est arrivé lundi à 2 heures du matin. Le rythme a ensuite été soutenu pour le Charal Sailing Team qui, après une très courte nuit, s’est aussitôt attelé au démontage des grosses pièces, foils, au démontage des voiles de la bôme et au démâtage.
24 heures plus tard, mardi matin, c’était déquillage et nettoyage de la carène au karcher avant que le plan VPLP, mis à l’eau à l’été 2018, fasse son entrée en fin de matinée au chantier CDK Technologies de Keroman où il passera la fin de l’hiver et le début du printemps, soit environ deux mois et demi. Son boat-captain Ewen Le Clech notait, au moment de diriger la manutention : « Visuellement, les systèmes, la carène et les appendices sont en très bon état, c’est une bonne chose, ça prouve que nous avons bien travaillé pour rendre le bateau fiable. »
Une bonne santé à confirmer lors des contrôles structurels qui ont débuté le jeudi 18 février sous la houlette d’Emmanuel Le Borgne, le prestataire brestois en charge de ce dossier depuis la « naissance » de Charal : « Comme il a suivi toute la construction, il a une cartographie et un historique précis du bateau, donc il est capable de déterminer son évolution, de déceler les vieillissements prématurés, c’est important de travailler tout le temps avec la même personne », ajoute Ewen Le Clech.
Cette phase débute par une thermographie pour chercher s’il n’y a pas d’eau dans le sandwich (le matériau utilisé pour la construction des IMOCA), avant des contrôles par ultrasons de tous les appendices (foils, safrans), des espars (mât, bôme, outriggers) et de la carène. Dans le même temps, l’équipe technique s’attelle au démontage intégral de toutes les pièces du bateau (accastillage, électronique, winches, bouts…) pour les vérifier et éventuellement les remplacer, l’usure du temps ayant fait son œuvre pour nombre d’entre elles.
L’équipe du chantier CDK Technologies va de son côté travailler au renforcement du fond de coque : « Nous avions eu un problème de structure après la Vendée Arctique Les Sables d’Olonne en juillet dernier, nous avions ajouté des couches de renfort pour permettre à Jérémie de faire le Vendée Globe. Nous allons donc terminer cette réparation pour que le bateau soit complètement symétrique, ça va prendre une grosse partie du chantier et c’est aussi pour ça que nous avons choisi de le faire chez CDK », commente Ewen Le Clech.
Qui ajoute : « On va aussi chercher à améliorer le bateau pour qu’il soit encore plus compétitif.
Un autre gros dossier va être de refaire la décoration parce que tout ce qui permettait d’obtenir l’effet miroir sur la coque a été logiquement usé par plus de 80 jours de mer. » Bref, le travail ne manque pas, Charal devrait être remis à l’eau courant mai.