En franchissant la ligne d’arrivée ce lundi à 21h11, le skipper de Charal prend la 3e place de cette transatlantique entre les États-Unis et la France à l’issue de 12 jours 01 heures et 11 min de course. Jérémie a su s’accrocher sans relâche, malgré des conditions imprévisibles et un scénario de course inédit. Il signe un sixième podium sur Charal 2 et l’occasion, surtout, de continuer à monter en puissance à cinq mois du Vendée Globe.
Jérémie Beyou livre à chaque compétition un combat intense pour tout donner et cette New York Vendée l’a une nouvelle fois démontré. Ces derniers jours, il bataillait contre un vent instable obligeant à être constamment vigilant sur ses réglages. « Je m’attendais à un grand schuss mais ça ne ressemble pas du tout à ça », confiait-il hier.
Une décharge d’énergie qui a porté ses fruits
Pourtant, il a tenu bon et s’est appliqué surtout dans une bataille intense pour les places d’honneur. C’est quand la fatigue et la lassitude se font sentir que s’accrocher est encore plus dur. « Je me suis vraiment appliqué à progresser, je suis à fond et je ne lâche pas les écoutes », assure-t-il. Mais cette décharge d’énergie porte ses fruits : le skipper Charal est parvenu à creuser l’écart face à ses poursuivants directs, ce qui lui a permis d’assurer et prendre la troisième place ce lundi.
Ainsi s’achève une course atypique, qui a vue s’échapper 2 candidats, contraignant le reste des poursuivants à faire face à une météo capricieuse et difficile à dompter. Compétiteur dans l’âme, il a fallu intégrer l’information et se remobiliser : chez Jérémie, la transition a été rapide. La suite, c’est une leçon de résilience tant le marin s’est donné à fond pour y croire jusqu’au bout. Et tant pis s’il a fallu contourner les Açores, résister à des conditions « casse bateau », progresser au près. Mieux, son abnégation aurait pu être récompensée davantage : Charlie Dalin, le vainqueur a expliqué « avoir eu peur du bon enchainement au ras d’un centre dépressionnaire du groupe des sudistes » mené par Jérémie.
Une « très bonne course » pour l’entraînement au Vendée Globe
La course ayant été plus longue que prévue, la situation météo si incertaine, cette dernière transatlantique avant le Vendée Globe aura été riche en enseignements. « Le contournement des Açores par le Sud, c’est exactement ce que souhaitaient les skippers dans la préparation du Vendée Globe, confirme Franck Cammas qui continue à porter un regard attentif à la progression de Jérémie. En matière d’entraînement, ça a été une très bonne course dans le sud car il y avait beaucoup d’angles de vent différents jusqu’à l’arrivée ».
Autour de Jérémie, toute l’équipe de Charal prendra le temps de débriefer longuement cette transat avant une mise au chantier prévue cet été, la dernière avant le tour du monde. Avant de se remettre au travail, tous prendront le temps de profiter de cette 3e place. Depuis la mise à l’eau de Charal2 en juillet 2022, le marin s’est en effet hissé six fois aux trois premières places. C’est le cas dans la grande majorité des transatlantiques dont la Route du Rhum (3e), Retour à la Base (2e) et donc la New York Vendée (3e). Mais pour Jérémie et l’ensemble de l’équipe, l’objectif est ailleurs : être au rendez-vous du plus connu des tours du monde en novembre prochain.
LA COURSE DE JÉRÉMIE EN CHIFFRES :
Heure d’arrivée : 21h11
Temps de course : 12 jours 01 heures 11 minutes 49 secondes
Écart avec le premier : 1 jour 21 heures 27 minutes
Distance parcourue : 4 205,44 milles
Vitesse moyenne (sur l’orthodromie) : 14,54 nœuds