Route du Rhum : Beyou face aux inconnus du front
Jérémie, qui fait route vers le Sud-Ouest et reste particulièrement bien placé, devrait traverser un front dans la nuit de vendredi à samedi. Un passage clé pour ce début de course et une première pour Charal 2 : mis à l’eau en juillet dernier, il n’a jamais été confronté à ce type de conditions.
Les skippers IMOCA filent vers le large et rentrent dans le dur, plus de 48 heures après le départ, mercredi dernier à Saint-Malo. Hier, la journée a été particulièrement engagée et studieuse. Après avoir dépassé la pointe bretonne, la flotte a commencé à se positionner, déjà, pour le premier hors d’œuvre de ce début de course : un passage de front assez virulent prévu dans la nuit de vendredi à samedi.
Avant, il fallait donc se positionner pour l’aborder de la meilleure des manières. C’est ce qu’explique Nicolas Andrieu, directeur du bureau d’étude de Charal : « l’objectif de la journée d’hier et de celle d’aujourd’hui, c’est de faire le plus de Sud-Ouest possible en attendant que les conditions pour passer le front restent maniables ». Ainsi, à l’instar de nombre de ses compères en IMOCA, Jérémie s’est évertué à progresser vers le Sud-Ouest. « Il faut parvenir à exploiter chaque variation de vent local en tirant des bords. On observe qu’une majorité de la flotte a la même trajectoire avec plusieurs décalages ces dernières heures pour attaquer ce front ».
« Une première pour le bateau, pas pour Jérémie ! »
Jérémie s’y est donc attelé avec patience et détermination, lui qui a progressé toute la soirée et toute la nuit à proximité de trois autres skippers, Louis Burton (Bureau Vallée), Kevin Escoffier, (Holcim-PRB) et Thomas Ruyant (LinkedOut). Le skipper de Charal, qui pointait au 9e rang ce matin (à 8 heures), sait que ce passage de front est un premier test grandeur nature. Pour la course bien sûr mais pas seulement.
En effet, ce sera la première fois que Charal 2 se confrontera à ce type de conditions. « C’est l’une des inconnus, reconnaît Nicolas Andrieu. Étant donné que nous l’avons mis à l’eau en juillet, nous savions qu’il était difficile de trouver des conditions similaires à celle-là. Mais s’il s’agit d’une première pour le bateau, ce n’est pas le cas de Jérémie qui est un habitué ». La journée s’annonce donc particulièrement intense à bord de Charal 2 !