Route du Rhum : Beyou ne lâche rien
Le skipper de Charal 2, malgré des conditions changeantes particulièrement éprouvantes pour l’organisme, parvient à conserver la 2e place chez les IMOCA. En fin de journée dimanche, il s’est affairé à conserver sa position en dépassant les Açores et en filant vers le Sud.
Il arrive à esquisser un sourire, malgré la fatigue qui creuse son visage. Hier après-midi, dans le brouhaha induit par les conditions, Jérémie Beyou a fait le point sur sa situation. Après deux passages de fronts samedi, il évoque « l’instabilité du vent ». Il faut imaginer Charal 2 lancé sur une mer désordonnée, à manœuvrer alors que le vent peut subitement passer de 10 à 30 nœuds. « Ce n’est vraiment pas simple et très éprouvant », expliquait-il.
« On ne va pas lâcher le morceau ! »
La mission du moment consistait à trouver le bon passage pour contourner les Açores. « L’idée, c’est de se recaler au près vers le Nord-Ouest ou faire une route plus directe afin de passer au Sud de l’anticyclone ». La première option a été privilégié en fin de journée par les hommes de têtes, dont Jérémie. Dans la foulée, fidèle à son abnégation et à sa capacité de ne rien lâcher, il ajoutait : « on est dessus et on ne va pas lâcher le morceau ! »
Un œil sur le classement permet de le constater. Lui qui avait pris la 2e place samedi soir ne l’a plus lâché alors que la bataille entre les poursuivants de Charlie Dalin est toujours aussi intense. Dimanche soir, il y avait Thomas Ruyant (LinkedOut, 3e) dans la trajectoire de Jérémie, Paul Meilhat (Biotherm, 4e) qui revenait sur l’Est ou encore Kevin Escoffier (Holcim-PRB, 5e), légèrement distancé. Ce lundi matin, à 8 heures, Jérémie parvient à conserver 4 milles d’avance sur Thomas Ruyant. En somme, il est au cœur d’une régate sans répit avec les alizés enfin en ligne de mire.