Le suspense bat son plein ce jeudi matin alors que les trois hommes de tête de la Vendée-Arctique-Les Sables d’Olonne, Charlie Dalin, Jérémie Beyou et Thomas Ruyant, progressent à très petite vitesse vers le waypoint COI-Unesco, situé au sud-ouest de l’Islande, et qu’ils doivent laisser à bâbord. A une grosse dizaine de milles de la marque à 8h30, le trio, qui se tient en seulement 3 milles après plus de 1200 milles parcourus, tente de se frayer un chemin dans une une bulle anticyclonique centrée pile sur le fameux waypoint, provoquant un regroupement général de la flotte.
La bouée virtuelle devrait être franchie dans la matinée, il s’agira par la suite d’entamer la descente vers la dernière marque de passage, baptisée bouée Gallimard, dont la position a été modifiée mercredi par la direction de course : la flotte ne passera plus par le nord des Açores, ce waypoint étant désormais placé quasiment à la latitude des Sables d’Olonne et beaucoup plus à l’est (15° Ouest au lieu de 25) que prévu initialement. « Un système anticyclonique s’installe sur les Açores, dans lequel les derniers auraient pu aller s’engluer si le positionnement initial avait été maintenu. Placer la bouée au 46°20N – 15°W nous permet de rester proches du format initial, environ 12 jours », a justifié le directeur de course, Jacques Caraës.
Ce choix, qui réduit le parcours de 3600 à 2800 milles, permet d’envisager une arrivée aux Sables d’Olonne en milieu-fin de semaine prochaine. Tous les scénarios sont en tout cas possibles quant à l’issue de cette Vendée-Arctique-Les Sables, tant la situation météo s’annonce encore complexe dans sa seconde partie : si le vent d’ouest va peu à peu s’établir autour de 10-13 nœuds en début de descente de l’Atlantique Nord, dorsales anticycloniques et passages de centres dépressionnaires attendent les 17 solitaires encore en course d’ici l’arrivée aux Sables d’Olonne.
Autant dire qu’ils ont intérêt, et leur bateau avec, à être dans la meilleure forme possible pour négocier au mieux cette seconde partie de course, ce qui semble être le cas de Jérémie Beyou. « Il n’y a pas de souci à bord, et ça c’est cool, a-t-il commenté mercredi lors d’une vacation avec l’organisation. En performance, je suis dans le peloton de tête depuis le début, c’est donc que ça va bien. J’y suis parfois allé en souplesse, et même en mettant la pédale douce, j’étais devant. Je navigue à peu près comme je me l’étais fixé. Je n’ai pas poussé outre-mesure, j’ai encore un peu de marge pour aller plus vite. » Le skipper de l’IMOCA Charal conserve donc toutes les armes pour, se battre jusqu’au bout.
Positions du 9 juillet à 9h00
Vitesse/ VMG | Distance au 1er | Distance au but | ||
1 | APIVIA Charlie Dalin | 6.7 nds 4.0 nds | 1 560.6 nm | |
2 | LinkedOut Thomas Ruyant | 5.2 nds 4.5 nds | 2.2 nm | 1 562.8 nm |
3 | Charal Jérémie Beyou | 5.4 nds 3.3 nds | 2.2 nm | 1 562.8 nm |