Le duo de Charal a dû faire face à un souci technique en début de semaine. Ralentis pendant une dizaine d’heures, les deux hommes font preuve de ténacité. Actuellement 4e au classement de 18 heures, ils ont retrouvé une vitesse conséquente et continuent à batailler. Dans le même temps, la stratégie de l’option Sud qu’ils ont suivie semble devenir plus payante que celle du Nord. Explications.
Jérémie Beyou et Franck Cammas ont réalisé une interview un peu particulière, lundi en pleine mer à bord d’un des IMOCA les plus performants du moment, Charal. Derrière la caméra, il y a Franck Cammas. Devant, Jérémie Beyou. « Ça va Jérém, tu es de quart ? », demande le premier suscitant les rires du deuxième. Dans leur voix, on sent leur complicité et leur détermination aussi.
« Trouver le bon compromis »
Après avoir dominé une grande partie de la course jusqu’au sud du Portugal, Charal a poursuivi sur un tempo élevé le dépassement de Madère puis le contournement des Canaries. Désormais, le duo fait route vers le Sud-Ouest en bénéficiant des alizés, ces vents porteurs qui balaient l’Atlantique. « Les alizés sont assez tranquilles » souligne Franck. « Avec 17 nœuds de vent, on progresse à 23 nœuds de vitesse », ajoute Jérémie.
Tout est affaire de finesse alors que le « vent oscille toujours un peu ». « Ce que l’on essaie de faire, c’est de parvenir à trouver le bon compromis entre la force du vent et sa rotation », analyse Franck. « Le jeu est là, dans la manière de bien se positionner pour faire avancer le bateau au maximum », reconnaît Jérémie.
Une péripétie et ça repart
Malgré l’harmonie à bord et leur capacité à tirer le meilleur de Charal, les deux skippers ont dû faire face à un problème technique en début de semaine. Ralentis plus d’une dizaine d’heures, ils ont laissé leurs concurrents directs – le tenant du titre For People (Thomas Ruyant et Morgan Lagravière) et Paprec Arkéa (Yoann Richomme et Yann Eliès) – prendre de l’avance. Il n’empêche, Charal a ensuite retrouvé une vitesse plus conséquente. Jérémie et Franck pointent au sein d’un groupe de trois IMOCA au côté de For The Planet (Sam Goodchild-Antoine Koch) et Initiatives Cœur (Samantha Davies-Jack Bouttell).
Par ailleurs, ils gardent un œil sur les partisans de la route Nord. Samedi dernier en effet, Teamwork.net (Justine Mettraux et Julien Villion) et Groupe Dubreuil (Sébastien Simon et Iker Martinez) se sont échappés vers le Nord-Ouest alors que les favoris filaient vers le Sud. Jusqu’à mercredi matin, Teamwork.net occupait la tête du classement qui est calculé en fonction de la distance au but la plus courte.
Jérémie comme Franck ont déjà vécu ce genre de moments où il faut batailler et ne rien lâcher. Les deux hommes se focalisent sur l’objectif du moment : « ce qui compte surtout, c’est de sortir en tête de notre paquet et de tout donner » abonde Jérémie qui espère rattraper ceux qui pointent leurs étraves devant eux. Et pour ça, les deux hommes sont unanimes : « on est à l’offensive et on va le rester ! »