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16 Jan

Vendée Globe : Jérémie Beyou, une fin de course particulièrement corsée

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Les deux premiers qui ont franchi la ligne du Vendée Globe, Charlie Dalin et Yoann Richomme, ont tous les deux reconnu que les poursuivants, dont Jérémie Beyou, ont été beaucoup moins gâtés en matière de météo. « Cet écart n’est pas le reflet d’une différence de niveau, ils ont juste eu un mauvais enchaînement », a expliqué Charlie Dalin. Le skipper de Charal peut en témoigner et le pire, c’est que ce n’est pas fini. La dernière ligne droite s’annonce coriace avec une dorsale compliquée, une dépression féroce et un golfe de Gascogne chaotique. Jérémie s’accroche et continue de tout donner, lui qui a pris les commandes du groupe des poursuivants (4e au classement de 7 heures ce jeudi). Il est attendu vendredi prochain aux Sables-d’Olonne.

La situation générale. « Ces derniers jours, on est sur le même bord, à tribord amure. Je me suis efforcé de passer le pot-au-noir. Je pensais passer sans encombre mais à la fin, il y a eu un chapelet de gros nuages qui s’est aggloméré, formant le pot-au-noir. Avec Sam (Goodchild), on a été bien ralenti, on a perdu une centaine de milles. Juste après, ça s’est ouvert et ceux qui étaient derrière n’ont pas été soumis à ce ralentissement. Depuis, on est dans un alizé un peu puissant mardi, un peu moins mercredi avec une mer parfois hachée. Il faut réussir à progresser au près dans ces conditions-là. Mais le positif, c’est que j’arrive un peu plus à me reposer. »

Une bataille acharnée. « C’est sûr que c’est très serré avec Sam (Goodchild) et Paul (Meilhat). Ceux qui sont derrière sont un peu plus loin mais avec la situation météo qui nous attend, ça ne veut rien dire. C’est un peu dur de faire beaucoup d’efforts pour te démarquer des autres et de ne pas y parvenir. À aucun moment la météo me laisse m’échapper devant. C’est fatigant d’être à côté de quelqu’un, faut batailler, ne pas se faire décrocher. Et puis tu n’es pas récompensé en creusant l’écart donc ce n’est pas facile à vivre. »

Un choix crucial. « Dans deux jours, on va tomber dans une transition entre le système du vent d’alizé, le système anticyclonique et une forte dépression qui se creuse sur les Açores. La zone entre les deux s’annonce très compliquée en termes de force de vent. Un modèle montre une dorsale à exploiter mais les modèles et les routes divergent. L’un fait passer à l’Est, l’autre à l’Ouest. Ce sera primordial de réussir à identifier où il faut passer cette dorsale.

Des conditions très dures avant l’arrivée. « Ensuite, tout l’enjeu sera de contourner une dépression très creuse avec des vents de 50 nœuds. L’objectif, ce sera de faire une route Sud pour raser le centre de la dépression même si c’est là que les conditions seront les plus virulentes. Normalement, tu te cales derrière le front et tu avances avec. Là, elle va se loger le long du Portugal ce qui va obliger à passer au vent arrière, dans de la mer forte. Entre la dorsale, la dépression et la fin dans le golfe de Gascogne qui s’annonce délicate, ça va être très compliqué ».

Le bateau et le skipper. « Le bateau ça va même s’il y a de l’usure un peu partout. Ça oblige à inspecter régulièrement. Le moral était bon mais l’étude de la météo des prochains jours, ça me pèse forcément. Il va falloir faire avec ! »

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